Psychopathologie de l'enfant by Dessons

Psychopathologie de l'enfant by Dessons

Auteur:Dessons
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Armand Colin


1.2. LE «SPECTRE» AUTISTIQUE

On distingue différentes formes d’autisme, à partir de la description princeps par Léo Kanner (1943) de cette affection particulière. Cet autisme dit «typique» se rencontre plus rarement, et la réalité clinique confronte davantage à un «spectre» autistique plus large.

C’est en 1943 que le psychiatre américain Léo Kanner décrit pour la première fois un syndrome qui se caractérise par l’extrême précocité des troubles. Si les premiers signes sont visibles dès la première année, les manifestations typiques de l’autisme s’observent clairement avant l’âge de 3 ans. Le tableau clinique dressé par Kanner fait état de troubles de la communication, de troubles du contact et de l’isolement, d’un besoin impérieux d’immuabilité, de stéréotypies gestuelles et verbales, de troubles du langage, de troubles du sommeil et d’intolérance à la frustration. Kanner a qualifié d’autisme ce syndrome pour insister sur l’isolement et le retrait psychique que présentent ces enfants, en référence à l’autisme décrit initialement par E. Bleuler (1911) dans la symptomatologie de la schizophrénie. Celui-ci décrivait ainsi une forme de retrait permettant d’écarter ou d’ignorer la réalité, marqué par un retour sur soi, un désinvestissement des relations objectales et une perte du contact avec la réalité.

En 1944 le médecin autrichien Hans Asperger décrit un syndrome autistique qui ne présente pas de retard de langage ni du développement cognitif. On parlera alors de syndrome d’Asperger, qui sera parfois assimilé à un «autisme de haut niveau». Ce qui caractérise les enfants Asperger c’est leurs capacités particulières voire exceptionnelles dans certains domaines (par exemple le calcul mental, ou la mémoire), mais qui restent isolées de l’ensemble de la vie psychique du sujet et peuvent être inadaptées à la vie sociale. On observe ainsi des difficultés d’intégration sociales et de communication entravant considérablement les relations sociales, avec des comportements de retrait psychique et social, des stéréotypies, une difficulté à reconnaître les émotions et les affects pour soi et chez autrui, et un investissement particulier des mots en processus primaire. Les témoignages précieux de ces personnes devenues adultes nous montrent aussi les angoisses massives dans lesquelles ils sont plongés.

On distingue également un type d’autisme secondaire régressif, qui débute plus tardivement (dans la deuxième année) et surtout après une période d’évolution apparemment normale. L’enfant régresserait à un autisme primaire face à des angoisses trop massives liées aux nécessités du développement psychique (séparation-individuation). F. Tustin (1981) décrit ces formes d’autisme secondaire régressif qu’elle nomme états autistiques confusionnels et qui sont plus proches des psychoses précoces. Elles se distinguent selon elle des états autistiques à carapace, qui correspondent davantage à l’autisme tel qu’il a été décrit par L. Kanner. Nous les aborderons avec les psychoses infantiles précoces. Ces formes se rapprochent également de ce que M. Mahler (1970) appelle les psychoses symbiotiques.



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